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"Der letzte Hieb"

La dernière année de guerre se structure autour des répercussions de deux événements mondiaux survenus en 1917. Effectivement, l’entrée en guerre des Etats-Unis d’Amérique et l’armistice germano-russe matricent les grands épisodes de cette ultime année 1918, au cours desquels dix-huit bédéens tombent au champ d’honneur.

La lenteur du déploiement américain, avec seulement 80 000 soldats débarqués en France à la fin de l’année 1917, fait pencher dans un premier temps cette double rupture d’équilibre des forces en faveur de l’Empire Allemand. En effet, du côté impérial, la fin de la guerre contre la Russie libère quelques 700 000 soldats, que le Grand État-major allemand envoie promptement en renfort vers la France. Ainsi sur le front occidental, en mars 1918, d’après le commandement français, le rapport des forces est de l’ordre de 3 600 000 combattants allemands pour 3 100 000 combattants Alliés.

Profitant de ce sensible avantage numérique en ce début d’année 1918, l’objectif allemand est d’obtenir une rupture décisive du front avant l’arrivée massive des américains. C’est ce qui est entrepris par une série d’offensives, dont la première, l’offensive « Michael » (du nom du saint patron de l'armée du Kaiser) est surnommée « Der letzte Hieb » (« le dernier coup ») par la propagande allemande.

 

L'offensive commence le 21 mars. Parvenant à progresser d’une quinzaine de kilomètres par jour dans les premiers  temps de l’attaque, les troupes allemandes, qui n’avaient pas progressé autant depuis 1914, parviennent à créer un vide entre les forces britanniques au nord de la Somme et les forces françaises au sud. Néanmoins l’offensive « Michael » est stoppée face aux difficultés de ravitaillement liées à l’allongement du champ de bataille et à la réorganisation défensive des Alliés, qui inflige de lourdes pertes aux troupes allemandes. Ainsi est jeté dans la fournaise le 294ème Régiment d'infanterie du bédéen Victor GANDON.

Victor  n'est plus un « bleuet Â» quand il arrive dans le secteur de Santerre le 29 mars 1918. Il est « arrivé au corps Â» le 5 septembre 1914 et a déjà traversé maintes et maintes batailles. Son registre matricule militaire indique qu'il n'a pas traversé toutes ces épreuves sans séquelles: en 1915, il a été une première fois évacué du front pour une « plaie faciale droite ; à la fin de cette même année, plongé dans l'hiver rugueux, il est hospitalisé pour une sévère bronchite et une congestion pulmonaire ; on le qualifie même d' Â« Ã©clopé Â». Pour autant, il est remis sur pied et participe encore activement aux combats.

En cette fin mars 1918, Victor GANDON est déployé avec le 294è pour « repousser les attaques successives des boches Â» (Historique de Régiment). Pris sous le feu d'une « préparation d'artillerie énorme Â» (Historique), il doit se replier mais est « mis à la disposition des unités de première ligne pour les étayer Â». N'ayant pas le JMO du régiment à notre disposition, nous ne pouvons déterminer dans quelles circonstances exactes Victor Gandon est tué au combat. Il est mortellement touché au bois des Arrachies (ou à proximité au Bois des Braches) à quelques kilomètres au sud d'Amiens. Nous sommes le 5 avril, dernier jour de l'offensive Mickaël.

                                                                                                                                                                                                                                                                   Jonas

" Camarade français, vos enfants sont comme nos enfants."

American Ouvroir Funds, 1917.

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