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LA MOBILISATION

Affiche de mobilisation

Bédée au début du XXè siècle

 

 

A Bédée comme partout en France, la mobilisation commence le 1er août 1914, soit trois jours avant que l'Allemagne ne déclare la guerre à la France.

Le maire du village, Louis Leroy est averti à 17h30 par le brigadier de la gendarmerie de Romillé accompagné par trois collègues: « Ils sont porteurs d'ordres secrets, d'affiches de la mobilisation générale et des tableaux de réquisition Â» raconte M. Leroy dans son journal( « Main Courante Â» rédigée entre 1914 et 1919).

 

Il poursuit: « avant 6 heures du soir sonnait le tocsin de la mobilisation générale Â». Comme sur tout le territoire national, ce sont les cloches des églises qui annoncent le signal de la mobilisation.

Dans la soirée, à 22h, des cyclistes placardent « les affiches de la mobilisation et les ordres de réquisition Â». La mairie de Bédée reste  ouverte toute la nuit pour la réquisition des hommes.

Le lendemain, à Bédée, vient le tour des chevaux. Ils sont payés entre 900F et 1 600F ; en quelques jours, 650 000 bêtes seront réquisitionnées en France pour fournir la cavalerie.

Tous les biens réquisitionnés partent à Montfort (siège de la commission de réquisition, à 6 km de Bédée); tout va très vite et les gens sont peu informés. "A 7h du soir, bien des mobilisés sont déjà partis..."

Sur l'ensemble du territoire, ce sont 3 500 000 hommes qui quittent leur ferme, leur famille et leur village pour aller au front. Même les hommes d'églises partent. Les gendarmes veillent; les quelques réticents sont forcés à partir.

Le maire de Bédée écrit: "cette fois, chacun comme chacune saura faire son devoir". 

Bédée comme tous les villages de France se vide en quelques jours. Les Bédéens, livret militaire en poche, rejoignent leurs casernes : Rennes évidemment, mais aussi Vitré, Saint-Malo, Saint-Lô et Granville en Normandie, ou encore Mayenne, Laval. Le recrutement en 1914 est toujours régional.

 

Voici revenu le temps des invasions! Tous les mobilisés se portent aux frontières. 10 000 trains partent de toute la France, ils convergent vers Paris et Lyon. Ensuite, 5 000 trains acheminent tous les soldats et le matériel jusqu'aux frontières, le temps de paix est définitivement terminé pour les soldats.

La République a depuis longtemps préparé les esprits: Ã  Bédée comme dans toutes les communes, on part sans protester; sans réel enthousiasme non plus. Tout simplement pour faire son devoir militaire et sans fleur au fusil.

Les JMO (Journaux de Marche et d'Opérations) permettent de suivre chaque unité, jour après jour, dans ce qui ressemble, dans les premiers jours à une aventure, à une "promenade militaire"(P. Miquel)

 

 

                                                                               Yoann  & Antoine 

Le 2ème Régiment d'Infanterie de Granville

Le 70ème Régiment d'Infanterie de Vitré

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