1914 - 1918: Il y a 100 ans, commençait la première guerre moderne de l'Histoire; Guerre industrielle et avant tout guerre européenne au bilan effroyable: 9 à 10 millions de morts. Une Guerre inédite que l'on s'était promis de ne jamais oublier.

 

Mais depuis des années, dans les communes de France, les cérémonies du 11 Novembre n'attirent plus les foules. Le Monument aux Morts est déserté; si les morts regardent les vivants, il y a bien longtemps que les vivants ne s'intéressent plus vraiment aux morts de la Grande Guerre.
Ceci est particulièrement observable dans une France urbaine où la plupart des communes, de part les afflux migratoires, ont perdu leur identité d'antan, leur "esprit de clocher".

La commune de BEDEE n'échappe pas à cette règle: aujourd'hui, elle compte autour de 4000 habitants; située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Rennes, elle appartient à la troisième ceinture périurbaine et a donc connu une croissance démographique conséquente depuis une vingtaine d'années; une majorité de Bédéens n'a pas de "racines au village" et les "ancêtres du village" ne sont pas leurs "ancêtres"; il est bien fini ce temps où du berceau à la tombe, l'horizon des hommes et des femmes se limitait à celui du village natal et de ses alentours; le temps où l'on se mariait avec un conjoint "du pays" habitant dans un  rayon de cinq kilomètres! Et même parmi les familles "de souche", la mémoire du village se perd lentement mais sûrement.

 

Mais il n'y a pas de fatalité et il suffit parfois de peu de choses pour redonner vie au passé, et plus précisément, ici, à ces hommes "Morts pour la France". Le succès de la Grande Collecte en témoigne.

 

Notre attention s'est portée sur Bédée car la commune dispose des photos de ses poilus; plus qu'à des noms,  c'est aussi à des visages que l'on pouvait rendre vie: 120 poilus "morts pour la France". 

Ce devoir de Mémoire ne prend tout son sens qu'à partir de l'instant où il est porté par les jeunes générations; des élèves de 16-17ans, en classe de 1ère  au lycée Victor et Hélène Basch de RENNES, se sont donc mobilisés, durant 4 mois, pour retrouver ces hommes où qu'il aient été, dans des fortins d'infortune, des tranchées boueuses... sur tout "le front de l'Ouest" et jusque dans les Balkans...

 

C'est le résultat de ce travail que nous publions aujourd'hui et qui conduira chacun des lecteurs au coeur de destins bretons bouleversés par la Grande Guerre.

 

Cette aventure n'a pu aboutir sans le soutien  de plusieurs personnes; leur collaboration sur le terrain a été cruciale. Nous tenons ici à les remercier chaleureusement: tout d'abord, M. GILBERT NICOLAS, professeur des Universités (Rennes 2) et Président du Centre franco-allemand, à l' enthousiasme contagieux, formidable pédagogue, toujours disponible pour nous conseiller et nous accompagner avec les élèves dans nos travaux de recherche;  Mme ELISABETH ABADIE, Adjointe au Maire de Bédée à la Culture, qui nous a grand ouvert les portes des Archives Municipales et nous a apportés toute son expérience d' archiviste des Archives Départementales d'Ille et Vilaine (ADIV); M. ERIC JORET, adjoint au Directeur des ADIV, qui a permis à notre cohorte (horde?!) de 34 élèves d'accéder librement aux salles de travail des ADIV; enfin M. EDERN FOUCRE, lycéen en classe de Seconde au lycée Saint Etienne (Cesson Sévigné), autodidacte en effets spéciaux, qui a redonné vie aux parcours de "Ceux de Bédée" en  animation 3D.