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La bataille de la Marne

 

Après les épisodes désastreux de la Bataille des Frontières et la Retraite, vient le temps du sursaut : les Allemands approchent de Paris. Joffre décide de stopper les Allemands sur la Marne ; l'offensive générale est prévue pour le 6 septembre. Tous les hommes valides vont s'aligner sur un front de 250 kilomètres ; face à eux, les Allemands ne sont plus très « frais Â». 

Le 6 septembre au matin, à partir du Nord-Est parisien, la contre-attaque est lancée ; la bataille, indécise jusqu'au 8 septembre, bascule en faveur des Français le 9 : toute la ligne de front allemande se replie, début d'une retraite plus importante. Pour la première fois, les Allemands perdent l'avantage.

 

ANGE LEFEUVRE, du 2ème Régiment d'Infanterie, tombe le premier jour (le 6) à Villeneuve-Les-Charleville, au Nord Est de Paris. Cette bourgade connaît en ces jours terribles un destin singulier et tragique; Charles Le Goffic écrivain breton mobilisé résume le destin du village:

« les Français la crurent aux mains des Allemands, les Allemands aux mains des Français, et les deux artilleries la prirent simultanément pour cible Â»

 

Ce 2ème Régiment d'Infanterie, basé à Granville, a déjà activement participé au combat du mois d'août : Ange est sorti indemne des massacres de Charleroi et de Guise. Au cours de marches forcées de plusieurs jours, le régiment franchit la Marne. C'est avec un renfort de 300 hommes de Granville que le régiment s'engage dans la grande offensive du 6 septembre, dans le secteur de Charleville, non loin de Sézanne.

L'affrontement est terrible : le régiment, «  pris sous un feu violent d'infanterie, de mitailleuses et d'artillerie Â», subit de « lourdes pertes Â». « Tous les cadres ayant presque disparu, le ligne fléchit Â» (Journal des Marches et Opérations).

Ange LEFEUVRE tombe le premier jour, mortellement blessé, comme 731 autres compagnons de son régiment. Le Commandant fait parvenir l'ordre suivant : «  pendant le combat du 6, les mouvements et évolutions du régiment ont été exécutés avec beaucoup d'ordre et de sang froid malgré un feu souvent très violent? il en félicite les chefs et les soldats. Le 2ème a encore justifié sa réputation."

 

Les troupes françaises n'ont pu mener à bien cette contre offensive qu' avec la contribution de nouvelles recrues "fraîches"; parmi elles, PIERRE TANNOUX, arrivés en renforts du 25ème Régiment d'Infanterie: ce régiment a été très éprouvé à Charleroi et lors de la retraite; il reçoit donc au 1er septembre 1700 "bleus" dont la formation militaire a été "expédiée"! TANNOUX arrive directement de Cherbourg. Son régiment, placé en retrait, passe à l'offensive au niveau de Charleville, le lendemain du décès d'Ange Lefeuvre.

Un bédéen peut en cacher un autre! Pendant plusieurs jours, les positions du 25ème sont "arrosées" par l'artillerie allemande mais résistent.  TANNOUX et les siens poursuivent ensuite leur marche en avant vers Reims. Le Registre Matricule indique qu'il trouve la mort à Suippes, à l'Est de Reims, le 13 octobre. Cette date paraît erronée car le 41ème Régiment d'Infanterie a été redéployé vers Arras à la fin du mois de septembre; autre hypothèse: le Journal des Marches et Opérations évoque le cas de plusieurs "évacués"; or, à cette date,  il y a bien un hôpital d'évacuation sur Suippes! 

 

Pour la première fois, la progression allemande a été stoppée; Paris est sauvé. S'engage ensuite le dernier épisode de cette guerre de mouvement, la "course à la mer". Bédéens, à vos postes!

 

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