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"Verdun avant Verdun": Les Eparges

 

Deux Bédéens tombent à l'automne 1914 dans le secteur de Verdun ; il s'agit de LOUIS TOSTIVINT et CELESTIN VIBOUX; tous deux appartiennent au 132ème Régiment d'Infanterie de Reims, un régiment presque « naturellement » engagé dans la Bataille de la Marne (vu la proximité du casernement) ! Les troupes françaises stoppent les Allemands ; Paris est sauvé mais plus à l'Est, Verdun reste menacé.

  C'est un un secteur stratégique (fortifications nombreuses érigées après la guerre de 1870-1871) mais vulnérable car il forme un saillant. Verdun représente aussi un symbole pour le kronprinz impérial (référence au Traité de Verdun de 843). Il faut donc sauver Verdun !

En ce mois de septembre, le 132ème Régiment d'Infanterie se déploie au Sud-Est de Verdun ; face à lui, les Allemands tentent une offensive de grande ampleur sur les Hautes de Meuse. Le 132ème organise la résistance sur les Eparges, une crête stratégique haute de 345 mètres, longue de 1100 mètres et large d'environ 700 mètres. Cette hauteur domine ; elle est un observatoire idéal pour l'artillerie française. « L'ennemi s'acharne pour la possession de la crête ». Les Allemands en prennent le contrôle le 22 septembre, mais les combats sont incessants.

Le 25, dans le secteur de Rupt, on travaille à l'amélioration des tranchées; les accrochages sont nombreux, les approches de l'ennemi délicates dans cette région très boisée. LOUIS TOSTIVINT tombe le 27 septembre. Le Journal des Marches et Opérations signale à 14h30 une attaque d'envergure en vue de prendre les tranchées ennemies : « les compagnies de premières lignes se portent à l'attaque mais sont arrêtées par une violente fusillade de l'ennemi fortement retranché derrière ses positions »....

 

Comme en témoigne aussi les circonstances de la mort de CELESTIN VILBOUX le 29 octobre, "la guerre de secteur » commence, : les forces en présence sont face à face, enterrés (les Français dans des tranchées « récemment établies », les Allemands tiennent un blockaus) ; 40 mètres séparent les premières lignes ! A partir du 27, attaques et contre-attaques se multiplient. On ne connaît pas les circonstances exactes de la mort de VILBOUX mais les pertes semblent importantes dans les deux camps ; toute la panoplie d'artillerie a été mobilisée : « artillerie lourde », « mitrailleuses »,« fusils », baïonnettes ».... Le Journal des Marches et Opérations du 132ème mentionne ces « cadavres de camarades que l'on ne pouvait enlever sans attirer... de nouvelles rafales ». Au soir du 29, le rédacteur du Journal des Marches et Opérations écrit : « grâce à l'énergie des chefs, à l'endurance et au courage individuel, chacun se maintient à son poste, l'oeil aux aguets et le doigt sur la détente ». Le 132ème Régiment d'Infanterie tient les positions jusqu'en avril 1915.

 

La bataille de Verdun ne s'engage qu'en 1916 mais on est déjà, fin 1914, dans le secteur des Eparges, dans la guerre de tranchée: le froid, la boue collante, les assauts et contre-attaques, les combats au corps à corps, à la grenade, les bombardements d'obus....et tous ces cadavres horriblement mutilés.

                                                                                                    Clara, Marine

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