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Pierre Thébault, naufragé du Provence II

  Le 3è Régiment d'Infanterie Coloniale de PIERRE THEBAULT embarque pour Salonique à bord du Burdigala et du Provence II,respectivement le 20 et le 23 février. Avant ce « voyage au long cours », Jean a été engagé dans les terribles offensives de Champagne. Désormais, il fait partie de cette Armée d'Orient dont l'objectif est de prêter main forte à l'allié serbe.

Pierre THEBAULT fait partie de la 10è Compagnie du 3è Bataillon du 3è RIC. Il est donc à bord du Provence II. C'est un détail important car ce croiseur « a été coulé par une torpille [lancée depuis un sous-marin allemand type U-Boot] le 26 février à 15h … Le bâtiment a coulé en quinze minutes »(JMO). Il fût cité à l'Ordre de l'Armée en ces termes : " Le croiseur auxiliaire Provence II : torpillé le 26 février 1916 en Méditerranée, a disparu avec une partie de son équipage qui a fait preuve, jusqu’au dernier moment, du plus grand courage et du plus grand sang-froid ". Le navire perd la moitié de ses hommes. L'Historique du régiment précise : « seuls 7 officiers et 500 hommes purent être sauvés ».

Pierre THEBAULT fait partie des naufragés. « Malgré le froid excessif, beaucoup continuent à lutter contre la mort à l'endroit où vient de disparaître à jamais le bateaux. Nombreuses sont les embarcations, nombreux sont les hommes, accrochés à des planches, à des poutres, à des balles de paille qui luttent contre la mer, complice inconsciente qui achève le crime du pirate boche. La température s'abaisse et beaucoup de nos soldats qui se croyaient sauvés, sont trahis par leurs forces et succombent mpalgré l'inlassable dévouement de leurs compagnons d'infortune. C'est ainsi que sur les 22 survivants qui étaient dans le canot de l'adjudant chef Fradin, 16 meurent fous. A la nuit, le sous-marin ennemi qui ne s'était pas éloigné du lieu du crime, vient éclairer, avec son projecteur, les quelques survivants qui continuent de lutter contre le destin. Il disparaît sans leur porter secours ». Jean Thébault est récupéré le 27 avec les autres naufragés.

Après quelques jours de repos sur Malte ou Mytilène (île grecque), les rescapés rejognent Salonique. Pierre THEBAULT et les siens sont cantonnés dans le réduit de Salonique ; il faut préciser que les positions alliées ont été bien bousculés par les Bulgares et obligés de se replier dans le grand port de la Mer Egée. A la fin du printemps, le régiment participe à des « opérations extérieures » dans une région insalubre ; il n'est pas épargné lors des contacts avec les Bulgares mais les épidémies font des ravages. En juin, l'état sanitaire du régiment est déljà « très médiocre » (Historique) ; « cet état de fait tient d'abord à ce que les hommes actuellement en service ne sont pas entrainés. La majorité sont âgés entre 36 et 42 ans (THEBAULT est un jeune avec ses 21 ans!). En outre, les marches ont été pénibles, car les hommes n'étaient pas habitués au climat macédonien avec son soleil vif et sa chaleur forte et humide (milieu favorable au moustique anophèle). A la fin de juin, les cas de paludisme et de dysenterie sont nombreux au régiment et ils augmentent chaque jour ». Pierre THEBAULT contracte une méningite cérébro-spinale au début de l'automne ; il est évacué mais succombe à Salonique le 5 octobre...

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