1914 - 1918:
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Ypres comme ypérite ("gaz moutarde")
La bataille d'Ypres est la mise en application d'une tactique imaginée par Joffre pour les opérations en Artois, à la lumière des terribles et stériles combats engagés en début d'année dans la grande offensive de Champagne (40 000 morts français!) ; cette fois, Joffre entend étendre l'action sur un front beaucoup plus large, solidement armé en artillerie lourde (400 canons lourds). Il fait aussi monter en ligne un plus grand nombre d'assaillants, six corps d'armée au lieu de trois.
Ypres est un lieu stratégique car la ville est un carrefour de communications et son contrôle permet de tenir l'accès à la côte.
Le nom Ypres a marqué les esprits : le gaz « ypérite » (ou « gaz moutarde ») doit son nom à la ville contre laquelle il fut utilisé pour la première fois ; pour les Anglais, c'est là où leurs pertes ont été les plus importantes au cours des 4 grandes batailles livrées dans cette région belge.
En novembre 1914, ils perdent là près de 58 000 hommes !
C'est lors de la 2è bataille que FRANCOIS BOUGAUD perd la vie, sans doute gazé. Cet affrontement s'engage à partir du 20 avril 1915 et prend fin le 24 mai 1915. Il oppose la IVème Armée allemande aux troupes alliées britanniques, belges et françaises et se déroule près de Boesinghe en Belgique.
Pour la 1ère fois, les Allemands utilisent des gaz asphyxiants dans la nuit du 22 au 23, puis le 24 avril. Ils viennent d'inventer la guerre chimique.
Le 22 avril :« Cette attaque est précédée d'un enveloppement de fusées et projectiles asphyxiants dont l'effet se fait sentir à Boesinghe même » (JMO). Les hommes imbibent leur mouchoir d'eau pour se protéger la bouche et le nez. Les yeux sont attaqués et les soldats doivent être évacués. Ils ont par la suite disposé des tubes lâchant des gaz tous les quarante mètres.
« Les Allemands, profitant de l'asphyxie presque complète des hommes des premières tranchées ont pu s'emparer de celles-ci », soutenus par leur artillerie. François BOUGAUD, déjà blessé lors de la bataille de la Marne, fait partie des 5 hommes de son régiment mourant sans doute des suites de ces gaz de combat, le lendemain, le 23 avril. Le JMO précise : « la journée se passe dans les mêmes conditions [que la veille] : violent bombardement,, fusillade sur nos tranchées par les Allemands » établis sur une crête.
Les opérations durent jusqu'au 25 mai et causent la perte de 35 000 hommes pour les Allemands et de 60 000 pour les Alliés.
La troisième bataille d'Ypres (ou bataille de Passchendaele) se déroule du 31 juillet au 6 novembre 1917. Elle oppose l'armée britannique, l'armée canadienne et des renforts de l'armée française, à l'armée allemande. Les pertes sont tout aussi considérables que la seconde.
La quatrième bataille d'Ypres (ou bataille de la Lys) dure du 9 avril au 29 avril 1918. Elle fait partie de l'ensemble des offensives allemandes dans les Flandres, l'opération Georgette conçue par le général Ludendorff pour reprendre Ypres. Le bilan de cette bataille est de 7 000 tués, blessés ou prisonniers.
Les pertes britanniques s'élèvent au total à près de 240 000 hommes durant ces quatre batailles.
Laura